Les calculs rénaux constituent l’une des pathologies les plus fréquentes en urologie, touchant près d’un adulte sur dix au cours de sa vie. Lorsque le calcul devient douloureux, obstructif ou trop volumineux pour être éliminé spontanément, un traitement actif est envisagé. Parmi les options disponibles, deux techniques dominent aujourd’hui : l’urétéroscopie laser et la lithotritie extracorporelle (LEC). Bien qu’elles poursuivent le même objectif, fragmenter ou éliminer les calculs, elles s’appuient sur des principes très différents et répondent à des indications distinctes.
Deux techniques, deux approches
L’urétéroscopie laser (URS) est une méthode endoscopique réalisée sous anesthésie générale. L’urologue introduit un endoscope fin par les voies naturelles, progresse dans l’uretère puis dans le rein, et vient au contact direct du calcul. Grâce à un laser Holmium ou Thulium, la pierre est fragmentée en particules fines, voire en poussière, ce qui facilite leur élimination. Cette technique permet également d’extraire les fragments à l’aide de micro-panier lorsque cela est nécessaire.
La lithotritie extracorporelle, de son côté, repose sur l’utilisation d’ondes de choc délivrées depuis l’extérieur du corps. Ces ondes traversent les tissus pour atteindre la pierre et la fragmenter sans incision ni instrument endoscopique. L’intervention se déroule généralement sans anesthésie générale, en ambulatoire, et les fragments sont ensuite expulsés naturellement dans les urines.
Comment choisir entre URS et LEC ?
Le choix de la technique dépend principalement de la taille du calcul, de sa localisation, de sa densité (mesurée au scanner), mais aussi de l’anatomie individuelle du patient. Pour les calculs rénaux de petite taille et peu denses, la LEC constitue souvent une excellente option. Sa simplicité, sa non-invasivité et son confort en font une première intention très attractive, à condition que le calcul soit bien visible et accessible lors de la séance.
En revanche, lorsque le calcul est volumineux, très dense ou logé dans un calice inférieur, les chances de fragmentation complète par LEC diminuent significativement. Dans ces situations, l’urétéroscopie laser offre une efficacité supérieure, car elle permet une action directe sur le calcul avec un contrôle total du geste. Les calculs de l’uretère représentent également une indication privilégiée pour l’URS, notamment lorsqu’ils sont situés dans l’uretère distal ou médian, où les taux de succès dépassent largement ceux de la LEC.
Une efficacité globalement supérieure pour l’urétéroscopie
L’un des avantages majeurs de l’urétéroscopie laser est son taux de succès élevé, souvent supérieur à 90 % en une seule séance. La possibilité d’atteindre le calcul quelle que soit sa position et de le fragmenter sous contrôle visuel direct confère une grande fiabilité à la technique. À l’inverse, la lithotritie extracorporelle présente une efficacité plus variable. Ses résultats sont excellents sur des calculs simples, mais peuvent nécessiter plusieurs séances ou s’avérer incomplets lorsque la pierre est dure ou mal positionnée. Les fragments issus de la LEC doivent ensuite être expulsés, ce qui peut entraîner des coliques néphrétiques secondaires.
Confort et suites opératoires : deux expériences différentes
Les suites d’une urétéroscopie laser sont généralement simples, mais la technique reste plus invasive que la LEC. Le passage d’instruments dans l’uretère peut provoquer une gêne temporaire, une hématurie légère ou des douleurs modérées. Il est fréquent qu’une sonde JJ soit mise en place pour faciliter le drainage des urines après l’intervention, ce qui peut entraîner une sensation de pesanteur pelvienne ou des envies fréquentes jusqu’à son retrait.
La lithotritie extracorporelle est mieux tolérée immédiatement après la séance, car elle ne nécessite ni anesthésie générale ni instrumentation. Cependant, l’expulsion des fragments peut générer des douleurs parfois importantes. La réussite de l’intervention dépend aussi de facteurs mécaniques indépendants du patient, comme la distance peau-rein ou la mobilité du calcul, qui peuvent limiter l’efficacité des ondes de choc.
Durée d’hospitalisation et récupération
Les deux techniques sont en grande majorité réalisées en ambulatoire. Après une urétéroscopie, la reprise des activités usuelles se fait en deux ou trois jours, le temps de dissiper les douleurs et de s’adapter à la sonde JJ si elle est présente. Après une lithotritie extracorporelle, le retour à une vie normale est quasi immédiat, hormis les douleurs liées à la migration des fragments.
Avantages et limites de chaque option
L’urétéroscopie laser se distingue par son efficacité constante, même face à des calculs volumineux, denses ou complexes. La maîtrise du geste par l’urologue garantit une fragmentation complète et souvent définitive. Cette précision a toutefois pour contrepartie une intervention plus invasive et une récupération parfois marquée par la présence d’une sonde JJ.
La LEC, quant à elle, séduit par sa simplicité et son côté non invasif. Son principal atout réside dans son confort immédiat et dans l’absence d’anesthésie générale dans la majorité des cas. Cependant, ses résultats sont plus imprévisibles, et les épisodes de coliques liées à l’expulsion des fragments peuvent être difficiles pour certains patients.
La prise en charge au Centre d’Urologie du Confluent
Au Centre d’Urologie du Confluent à Nantes, les décisions thérapeutiques s’appuient sur une analyse précise des caractéristiques du calcul et du patient. Le service dispose d’un plateau technique complet permettant d’offrir aussi bien la lithotritie extracorporelle que l’urétéroscopie laser avec des équipements de dernière génération.
Conclusion
L’urétéroscopie laser et la lithotritie extracorporelle représentent deux approches complémentaires dans le traitement des calculs rénaux. La LEC reste idéale pour des calculs simples, peu denses et bien accessibles, tandis que l’URS s’impose comme la technique la plus fiable pour les calculs complexes, volumineux ou résistants. Une consultation spécialisée reste indispensable afin d’orienter le patient vers la stratégie la plus efficace et la mieux adaptée à son profil.